
Vivre dans un van aménagé : synonyme d’indépendance ?
Je profite de l’événement interblogueurs sur le thème de l’Indépendance, lancée par Clem et Mumu du blog Voyage-en-roue-libre pour réaliser un petit bilan sur mes 6 mois passés en van aménagé en Australie. (D’ailleurs allez lire leur article, il parle aussi de roadtrip 😉 )
Ce bilan sera donc guidé par la question suivante : une vie sur la route est-elle synonyme d’indépendance ? A travers mon expérience, je souhaite vous montrer que ce mode de vie particulier qu’est celui de vivre sur la route peut vous donner une toute nouvelle indépendance.
Sommaire de l'article
Un premier voyage, une première approche.
Je n’ai pas encore énormément écrit en profondeur sur le sujet de la vie en van (excepté mes astuces et conseils en vidéo pour bien vivre sur la route), c’est donc l’occasion pour moi d’ouvrir le sujet de manière plus officielle. Oui oui, officiellement, puisque je crois avoir trouver un mode de vie qui me correspond plutôt bien : vivre sur la route ou plutôt vivre dans un véhicule aménagé pour parcourir les routes du monde. Effet de mode ou pas, peu importe. Une chose est sûre : ces 6 mois en Australie m’ont confirmé que vivre une vie sur les routes était une expérience que j’avais envie de prolonger sur le long terme.
Ce mode de vie m’attirait déjà depuis un moment. A lire toutes ces expériences de personnes ayant choisi une vie nomade, un désir de tenter cette vie par moi-même s’était niché dans un coin de mon cerveau. Ce voyage en Australie était alors l’opportunité de tester cette vie. Comment savoir sinon si cela me plaisait véritablement ?
Certes, j’avais déjà un peu goûté aux joies d’un véhicule aménagé une année avant le départ lorsque nous avions décidé, mon compagnon et moi-même, d’acheter un camping-car. Mais nous étions encore loin d’y vivre complètement dedans, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Alors quoi de mieux que l’Australie pour nos premiers pas dans cette Van Life ? Pour entrer réellement dans ce mode de vie particulier ?
Terre des campeurs et des aventures tous terrains, l’Australie est effectivement le lieu idéal pour expérimenter une vie nomade. Tout est fait pour les voyageurs en quête de sensations par la route. Et comme la plupart, nous n’avons pas été déçu.
En effet, nous avons été conquis par l’Australie et ses grandes étendues, par ses paysages grandioses et par cet océan qui vous prend votre cœur pour que vous ne cessiez plus jamais de l’aimer. Nous sommes tombés sous le charme des journées rythmées par les kilomètres parcourus, par les arbres qui défilent par la fenêtre et par les animaux exotiques croisés au détour d’une route.
Et toutes ces belles expériences nous ont été vécues grâce à l’indépendance offerte par notre petite maison sur roues le temps du road trip. Alors comment résister à l’envie de prolonger l’expérience sur une durée indéterminée ?
Ces explications ne sont peut-être pas assez suffisantes pour comprendre vraiment pourquoi tant de personnes décident de mener une vie en véhicule aménagé. Laissez-moi donc vous raconter le sentiment d’Indépendance qui vous gagne lorsque vous entreprenez une telle vie.

Sur la route de l’indépendance.
Cette notion d’indépendance appelle forcément son contraire dans sa définition : la dépendance. Mais alors à quoi sommes-nous dépendants « avant » de se lancer dans cette nouvelle vie ? A quoi ne sommes-nous désormais plus dépendants ? Comment se traduit l’indépendance sur la route ? Ce sont ces questions que je me suis très vite posée lorsque je réfléchissais sur l’expérience de la vie sur la route que je vivais en Australie. Alors que j’expérimentais de nouvelles sensations, de nouvelles manières de fonctionner durant mes journées, je me suis surprise à me sentir pleinement libre, autonome et livrée à moi-même (dans le sens positif du terme). Serait-ce donc ça l’indépendance ? Être libre, autonome et savoir se débrouiller par soi-même ? Il y a sans doute une grande partie de vrai dans cette définition. Mais cela ne répond toujours pas aux questions posées ci-dessus. De quoi étais-je dépendante avant ?
Selon le dictionnaire, il existe toutes sortes d’indépendance : l’indépendance sur le plan politique, l’indépendance financière ou encore l’indépendance en philosophie qui suggère une autonomie et/ou une libertésur certaines questions (ex. liberté religieuse). Mais l’indépendance résultant d’une vie dans un van aménagé n’est pas aussi « précise », n’est pas aussi clairement définie.
Et pourtant, en tant que passionnée de philosophie, j’aime à penser que le sentiment d’indépendance que j’ai trouvé sur la route se rattache davantage à la définition du terme en philosophie. Oui. Pour moi, c’est cette capacité à être autonome, à être libre et à pouvoir avancer par soi-même qu’on découvre en vivant dans un véhicule.
En poussant la réflexion plus loin, je dirais même que grâce à mon road trip de 6 mois en Australie, j’ai cessé d’être dépendante de ce qui m’a toujours entouré, dans le confort de ma vie chez mes parents. En sortant de mes habitudes, j’ai dû apprendre à me débrouiller, à trouver des solutions et à réagir par moi-même. Ce qui implique notamment de ne plus être dépendant des gens qui nous entourent.
Au-delà de ça, il y a également l’opportunité de ne pas dépendre d’un lieu précis, être autonome dans nos déplacements, ne plus entièrement dépendre du système de la société (puisqu’en vivant une vie alternative, c’est également une vie en quelque sorte « hors du système » qui est visée). En effet, ce dernier point est aussi important. En lisant mon article sur « pourquoi choisir le minimalisme en tant que voyageur » vous comprendrez pourquoi je considère qu’une vie sur la route est une porte ouverte sur le minimalisme. Elle permet notamment de se détacher de cette société de consommation dans laquelle nous vivons afin de se concentrer sur l’essentiel : les expériences. Ainsi une vie nomade dans un van aménagé est plus propice pour vivre de cette manière.
Les bienfaits d’une vie sur la route.
Une telle vie ne conviendra sans doute pas à tout le monde. C’est normal. Nous ne sommes pas tous pareils et les goûts et les couleurs ne se discutent pas, dit-on. Mais pour ceux qui auraient une quelconque envie de tenter l’expérience, je vous donne ici quelques bienfaits d’une telle indépendance sur la route :
- Sentiment de liberté : en vivant dans un petit espace confortable, le monde est votre jardin et quoi de mieux pour se sentir pleinement libre ?
- Autonomie : en voyage, vous serez totalement autonome car vous aurez votre maison avec vous ! 😀
- Travail de nos capacités de réactions, de prises de décisions : en vivant ainsi, vous serez « hors des sentiers battus » et rebattus . Il vous faudra donc développer un caractère d’autonomie et d’indépendance. Savoir se débrouiller par soi-même est sans doute l’un des beaux cadeaux qu’offre une vie en véhicule aménagé.
- Savoir se contenter de peu : il faut se l’avouer vivre dans un van n’est pas ce qu’il y a des plus spacieux. Vous allez donc développer votre capacité à vous satisfaire de peu puisque vous ne pourrez accumuler des choses, des objets. L’utile et le nécessaire sera donc votre quotidien et vous n’en ressortirez que plus heureux car complètement allégé sur le plan matériel.
Autonome et indépendant, jusqu’à quel point ?
Jusqu’à quel point sommes-nous réellement indépendants ? Ce mode de vie où autonomie est le maître mot a, comme tout dans ce monde, ses limites au niveau de l’indépendance. En effet, tandis que j’ai vécu 6 mois dans un minuscule véhicule sommairement aménagé, j’ai très vite compris les limites. Je précise tout de même que tout dépendra aussi du type de véhicule choisi. Plus il sera grand et spacieux, plus l’autonomie sera grande. J’étais donc très dépendante des facilités publiques (toilettes et douches, puisque dans mon petit van il n’y avait rien de tout ça), dépendante également de la météo (et ceci est surtout valable si vous comptez vivre avec des panneaux solaires) et dépendante des points d’eau potable. Et bien évidemment comme tout le monde, je dépends d’une rentrée d’argent régulière. Toutefois de part ce mode de vie où l’on se contente, ce besoin est bien moins conséquent.
Avec cette première expérience de vie en van aménagé je sais désormais ce que je dois corriger pour la suite, ce que je désire et ce qui me permettra d’avoir un confort et une autonomie quasi totale.
Faire ce premier test de vie nomade a donc été un franc succès 😀 Il m’a apporté confirmation et connaissance de ce que je veux par la suite ! Et au final, même si l’indépendance obtenue par un tel mode de vie n’est pas entière, ce n’est pas plus mal ! Ces petites imperfections font de cette vie une vraie aventure !


6 commentaires
Nonie
Yo !
J’aime bien cette réflexion, sur le fait d’être obligé de développer des capacités telles que la réactivité, l’inventivité, l’audace. Ça me rappelle un peu, dans une moindre mesure, ce que j’ai vécu à Copenhague.
Je trouve aussi important de se situer par rapport à la société : cela ne signifie pas forcément en sortir (même si c’est une solution tout à fait admirable!), mais se demander en tout cas quelles concessions je suis prête à lui faire, sur quels aspects je veux m’en éloigner ? A mon sens, c’est une des clés pour vivre en adéquation avec ses valeurs.
Il y a une chose sur laquelle j’aimerais beaucoup te lire : l’expérience humaine et relationnelle que vous avez vécu ces derniers mois sur les routes. Parce qu’à te lire, je ressens beaucoup le lien que tu as tissé avec la Nature, avec ton toi profond aussi ; mais qu’en est-il des rencontres que tu as faites, des cultures abordées, de ta relation avec Mauricio ?
Sur ce point, ça m’intéresse beaucoup : comment vivre une vie de couple en étant H24 avec son compagnon ? Je ne suis pas sûre que je pourrais ! Quels ont été les difficultés et les avantages d’une telle configuration pour votre relation ?
Love you
Léonore Emery
Merci pour ton message !
Oui c’est vrai qu’il est impossible de sortir de notre société. Voyager différemment offre l’opportunité de prendre du recul par rapport à la société dans laquelle nous vivons au quotidien et de décider ce que l’on souhaite, ce que l’on veut pour la suite et la manière dont on veut vivre vis-à-vis d’elle. Nous ne pouvons pas nous couper du monde, même en vivant dans un véhicule aménagé (et surtout pas en vivant ainsi puisque je ne l’ai pas mentionné mais on dépend aussi des garages, des stations essences, de la consommation liée à une voiture, etc.). Mais vivre différemment permet de choisir ce qui nous correspond, prendre ce que nous jugeons bon et rejeter ce que nous ne voulons/pouvons accepter.
Vivre dans un véhicule offre une indépendance au sens d’autonomie mais également une indépendance que je qualifierai “de pensée” (je ne sais pas si ça existe… ahah et si cette notion n’existe pas alors je l’invente maintenant). Ce que je veux dire par là c’est qu’avec le recul permis grâce à un mode de vie différent, nous devenons indépendant dans notre manière de penser et d’agir 🙂 J’espère que tu m’auras comprise.
Concernant les expériences humaines et relationnelles, j’ai déjà prévu d’écrire plusieurs articles sur le sujet. Il me faut par contre plus de temps, car ma relation avec autrui est plus compliquée à mettre par écrit que ma relation avec la nature. J’ai donc besoin de temps pour poser mes idées, réflexions et opinions sur le sujet. Mais j’y travaille 😉
Et un article sur “voyager en couple” est pour bientôt 😀 ! C’est un sujet intéressant qui va aussi me demander du travail pour trouver les mots justes et traiter tous les aspects.
A tout bientôt <3
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Fabrice
Contrairement aux randonnées, je suis un adepte de road trips. Le lendemain de recevoir mon permis de conduire, je prenais déjà les routes. L’idée d’acheter un camping-car me trotte déjà dans la tête depuis quelque temps.
Léonore Emery
L’appel du large est souvent très fort ! Camping car ou van aménagé, c’est vrai que les deux offrent une liberté et une indépendance incroyable et unique 🙂
Fabrice
C’est sans conteste cette sensation de liberté que je recherche. Je pense d’ailleurs que c’est le cas pour tous les voyageurs, n’est-ce pas?