
Pourquoi choisir le minimalisme en tant que voyageur ?
Comme je vous le disais dans mon article sur le voyage et la liberté, j’associe le fait de voyager à la profonde sensation de liberté. Partir découvrir le monde apparait comme étant l’un des meilleurs moyens pour se sentir véritablement libre. En effet, c’est dans ce genre de moment que nous réalisons à quel point nous nous suffisons à nous-mêmes. Et comme le disait si bien Epicure : « Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder ce bien inestimable qu’est la liberté. » Nous nous rendons compte que ce qui compte vraiment n’est rien d’autre que l’instant présent, l’instant où nous agissons selon nos désirs, nos convictions et notre raison, où nous ne dépendons de rien, où nous vivons pour nous et par nous. Se suffire à soi-même, c’est cela la véritable liberté. Cette auto-suffisance est notamment le but du minimalisme. C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer dans l’aventure d’un mode de vie minimaliste. Du moins, j’essaie.
Je vois une cohérence entre le fait de vivre une vie de voyages – nomade – et d’être minimaliste. Vous trouverez donc dans cet article, pourquoi j’associe étroitement ces deux modes de vie mais surtout pourquoi cette association me semble purement et simplement logique. Vous trouverez également comment je conçois le minimalisme et ce que cela apporte au quotidien.
Sommaire de l'article
Voyage et minimalisme : un couple qui marche bien
« Voyager est un retour à l’essentiel. »
Proverbe Tibétain.
Ce proverbe a raison (les proverbes ont toujours raison, non ? Comme s’il s’agissait de la voix de la sagesse venue du passé…Enfin bref!). Alors que nous voyageons, nous revenons à ce qui à de plus essentiel. Nous refusons le superflu pour se focaliser sur ce qui compte vraiment : découvrir, explorer et rester fasciné devant les beautés de la nature. Les biens matériels semblent ne plus avoir autant d’importance que lorsque nous étions profondément ancré dans la société, c’est-à-dire “métro-boulot-dodo-vacances” (oui petit ajout de ma part 😉 ). Nous nous rendons compte petit à petit que ce bonheur éphémère n’est pas le vrai.
En effet, en voyage, il y a une sorte de prise de conscience due notamment au recul et à la distance. Et cette prise de conscience s’axe généralement sur la société de consommation, cette société du “toujours plus”. Il semblerait que nous devons acheter constamment le dernier objet à la mode, consommer ce qu’on nous dit de consommer pour être aimé.
Devenir voyageurs à temps plein, ou décider de vivre une vie nomade, c’est comme décider de s’écarter de ce mode de fonctionnement.
En ce sens, le minimalisme rejoint mon idée “d’être voyageurs”. Choisir le minimalisme c’est s’écarter de la consommation frénétique en se contenter du strict minimum. En agissant ainsi, notre vie s’allége et le bonheur se trouve sur le pas de la porte. L’allégement au niveau matériel permet alors d’alléger son esprit et sa vie. Tout comme le font les voyages.
Le minimalisme, c’est quoi finalement ?
Vivre simplement, refuser les excès, n’est pas un phénomène récent. Depuis des millénaires, certains hommes ont adhéré à ce mode de vie. Mais de nos jours, il n’est que plus visible. Considéré encore comme étant un mode de vie “alternatif”, le minimalisme reçoit chaque jour de plus en plus d’adeptes. Et pour cause.
A l’image de ce qui se produit en voyage, le minimalisme tend à éliminer le superflu pour pouvoir se focaliser sur ce qui compte vraiment. A quoi bon s’accrocher à des biens matériels pour être heureux alors que ceux-ci sont éphémères ? Ne faut-il pas davantage se concentrer sur la vie, sur les expériences de celles-ci, sur les moments simples partagés avec les gens que l’on aime ?
La première étape de ce choix de vie se fait généralement dans le désencombrement de sa maison. L’aspect visuel joue un rôle très important car l’encombrement matériel impact fortement sur notre cerveau.
Je vais vous donner un exemple : lorsque vous vous posez à votre bureau et que ce dernier est en désordre, des papiers partout, des stylos en veux-tu en-voilà, des post-it collés jusque sur le tapis, ne vous sentez-vous pas submergés de travail ? N’avez-vous pas la sensation de devoir accomplir une montagne de travail ? Avez-vous penser à ranger ?
Le stress s’installe, l’inconfort d’une vie où le « toujours plus », « toujours plus vite » semble être le moteur principal. Et pourtant, il n’en est rien. En fonctionnant ainsi, vous vous perdrez plus vite que vous ne vivrez pleinement votre vie. Rangez votre bureau, faites le vide autour de vous et ne sortez que le dossier à traiter de la journée. Tout le reste n’est guère très utile et vous fera perdre votre temps.
Le minimalisme est, à mon avis, semblable à l’image que je vous ai dépeint, c’est-à-dire ranger votre vie, faites place à ce qui compte vraiment, à ce qui reste. Et les biens matériels n’en font certainement pas parties. Je ne dis pas qu’il faut vivre dans une grotte avec une peau d’ours sur le dos. Bien au contraire, il faut savoir trouver les bons objets, ce qui dure, ce qui est utile et qui vous apporte le véritable confort.
Mais bien plus qu’un simple « grand nettoyage de printemps », le minimalisme s’engage sur les terrains de la réflexion de notre consommation. En effet, cet aspect-là peut apparaître bien plus important que de faire le vide dans ses biens matériels. A mon avis, les deux aspects du minimalisme sont liés et ne peuvent être séparés, sinon le minimalisme serait vidé de son sens profond.
Donc pour résumé, le minimalisme consiste en un désencombrement global ! C’est-à-dire se débarrasser du superflu, qui encombre notre vie matérielle affectant notre mental, afin de vivre pleinement et librement notre vie. Mais ce désencombrement s’appuie principalement sur une réflexion sur notre société de consommation. Cette dernière nous pousse à toujours plus consommer, à acheter, à jeter, à racheter. Ce cercle vicieux a un impact énorme sur notre qualité de vie mais surtout et premièrement sur la santé de notre planète.
Voyage et minimalisme : pour une prise de conscience similaire
Je lie étroitement voyage et minimalisme, car pour ma part, ils se sont unis dans une même période de ma vie. Ils se sont retrouvés côte-à-côte tout simplement et tout naturellement. Comme si l’un n’allait pas sans l’autre. Comme si penser à un sans penser à l’autre, c’était penser à dormir sans fermer les yeux. Ça ne collait pas 😛 .
Cette union s’est donc formée dès le moment où nous avons décidé, mon compagnon et moi-même, que notre vie devait se faire sur la route, faite de voyages et de découvertes. Nous voulions partir à l’aventure, fouler de nos petits pieds cette terre qui nous abrite et qui nous a vu naître, cette terre qui regorge de tant de beautés et d’endroits uniques. C’était définitif : nous avions ce projet fou de nous lancer dans l’exploration du monde tant que nous le pouvions, tant que nous le voulions.
En aimant autant la planète que nous l’aimions pour vouloir la découvrir jusque dans ses moindres recoins, nous nous sommes penchés sur la façon dont nous consommions au quotidien et sur l’impact que cela avait sur notre chère planète. Et là, le constat était sans appel. C’était catastrophique. Acheter pour acheter, consommer pour assouvir des désirs fantômes qui ne cesseront jamais puisque créés de toutes pièces par la société, c’était incohérent avec notre amour pour la nature.
Ainsi petit à petit, au fur et à mesure que notre projet de voyages se faisait, mes pensées se tournaient de plus en plus vers le minimalisme. Et finalement, j’y suis allée, tête baissée. J’ai cessé d’acheter une tonne et demi d’habits toutes les semaines puisque j’avais enfin visualisé l’impact que mes gestes de consommatrices « effrénés » (même si dans notre société, mon comportement était des plus normal) avaient sur la Terre.
Grosse claque dans la figure qui m’a fait prendre conscience qu’il fallait s’impliquer écologiquement. Lorsque je dis « s’impliquer écologiquement », je n’entends pas forcément une implication aussi grande que les militants de Sea Shepherd – et même si vous vous en sentez le courage, la force et le temps de le faire, alors foncez ! Il en faut des gens comme ça et même plus –. Mais pour ma part, j’y suis allée petit à petit. J’ai donc commencé par vider mon armoire avant le grand départ. J’ai changé ma façon de consommer et de réfléchir face à un achat. Et cette façon de vivre s’est précisée et fixée une fois partie en vadrouille 🙂
Ce comportement est à mon avis encore plus flagrant en voyage. Pour deux grandes raisons.
- En tant que voyageurs et nomades, nous avons généralement un budget à respecter. Chaque dépense est comptée et mesurée. Mais attention il n’est pas question ici de se priver mais davantage de réfléchir. Nous pouvons être libre avec un petit budget, il faut simplement réfléchir avant de dépenser qu’on soit riche ou non.
- Dans les pays hors de l’Europe et des civilisations occidentales, la saleté et les déchets sont extrêmement visibles. Qui n’a jamais été choqué, lors d’un voyage, des amas de déchets sur les bas-côtés des routes ? De ces tonnes de plastiques éparpillés ? De ces décharges de déchets électroniques dans les pays pauvres qui viennent de nos pays, de notre propre consommation ?
En effet, non seulement notre consommation frénétique impacte la santé de la planète mais elle détériore celle de ses habitants.
En tant que voyageurs, amoureux de la nature et de la beauté du monde, ne devons-nous pas nous poser des questions sur chacun de nos gestes ? Nous marchons sur des terres qui ne nous appartiennent pas, comment osons-nous les salir ?
Parce que nous sommes tous responsables de ce qui arrive mais aussi parce que nous pouvons tous agir, à notre échelle. En changeant notre consommation, nous changeons les mentalités et le « marché ». Dirigeons-le dans le bon sens.

Devenir voyageur minimaliste : pour une vie et une planète plus saine.
C’est ainsi que ma démarche vers le minimalisme a commencé. Étroitement lié à ma passion naissante pour les voyages, pour rien au monde je ne changerai ça. Certes c’est une petite goutte dans l’océan mais si nous mettons tous notre goutte d’eau, alors l’océan se verra assaini 🙂
J’ai beaucoup de peine à concevoir comment c’est possible de jeter ses déchets partout lorsque l’on voyage, d’acheter sans penser à ce qu’il y a derrière et à l’impact que chaque achat a sur le futur.
Cette libération face à la société de consommation par le minimalisme est la clé du bonheur à long terme. Elle permet de se concentrer sur ce qui compte vraiment : la vie, la beauté de celle-ci et de la planète. Et franchement, lorsqu’on voyage, on a d’autres choses à faire que de charger son sac-à-dos d’objets en tout genre que nous n’utiliserons qu’une seule fois – voire jamais –, vous ne trouvez pas ? Comme vivre l’instant présent par exemple !
Ne détruisons pas la beauté du monde juste parce que nous désirons le dernier smartphone pour être à la mode.
Comme disait Coco Chanel :
« La mode se démode, le style jamais ».
Trouvez votre style, achetez des habits de bonnes qualités et qui durent longtemps. Et faites la même chose avec tout le reste 🙂 . Vous n’en sortirez que plus heureux.
Donnez-moi votre avis sur cet article et sur le minimalisme en commentaire ! Ça m’intéresse de savoir ce que vous en pensez 🙂
A bientôt !


5 commentaires
pauline
Hello,
Je suis totalement d’accord avec toi !
Voyager et devenir minimaliste sont intimement liés. Et ça fait même du bien de ne compter que sur l’essentiel et cela devient alors encore plus précieux.
Super blog même si je n’ai pas fini de tout lire. je vais avoir besoin d’un peu de temps je crois 😉
A bientot
Pauline
Léonore Emery
C’est vrai! Chaque objet, chaque chose ou chaque moment deviennent précieux parce que l’on sait qu’ils sont nécessaires et véritablement utiles. Mais je pense aussi qu’il faut savoir se détacher même des choses utiles et nécessaires. Si l’on vient à perdre qqch, il ne faut pas s’en attrister non plus (bon mis à part lorsqu’on perd un proche ou un être cher) au niveau du matériel, je veux dire.
Merci pour ton commentaire 😀
A bientôt !
Steph'
Article très intéressant ! Depuis que nous avons commencé à voyager en long court, c’est également ce qu’on fait et veut continuer à faire même dans un monde de consommateurs compulsifs (que nous sommes aussi parfois #shameonus). Le voyage fait réfléchir et merci à lui pour ça !
Léonore Emery
Oui la réflexion prend souvent une grande place en voyage et c’est l’un des aspects que j’adore lorsque j’arrive dans une nouvelle culture, un nouveau pays.
Merci du retour 🙂
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