
Podcast : La puissance de la joie, de Frédéric Lenoir
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Retrouver la joie de vivre pour vivre pleinement
« Un vieil homme était assis à l’entrée d’une ville. Un étranger venu de loin s’approche et lui demande : ‘’je ne connais pas cette cité. Comment sont les gens qui vivent ici ?’’ Le vieil homme lui répond par une question : ‘’Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ?’’ ‘’Égoïstes et méchants, lui dit l’étranger. C’est pour cette raison que je suis parti.’’ ‘’Tu trouveras les mêmes ici’’, lui répond le vieillard. Un peu plus tard, un autre étranger s’approche du vieil homme. ‘’Je viens de loin, lui dit-il. Dis-moi, comment sont les gens qui vivent ici ?’’ Le vieil homme lui répond : ‘’Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ?’’ ‘’Bons et accueillants, lui dit l’étranger. J’avais de nombreux amis, j’ai eu de la peine à les quitter.’’ Le vieil homme lui sourit : ‘’Tu trouveras les mêmes ici.’’Un vendeur de chameaux avait suivi les deux scènes de loin. Il s’approche du vieillard : ‘’Comment peut-tu dire à ces deux étrangers deux choses opposées ?’’ Et le vieillard lui répond : ‘’Parce que chacun porte son univers dans son cœur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde lui-même, mais le monde tel que nous le percevons. Un homme heureux quelque part sera heureux partout. Un homme malheureux quelque part sera malheureux partout.’’ » (La Puissance de la Joie, pp.25-26)
Être heureux et être dans la joie permanente, c’est accepter la vie telle qu’elle est. C’est l’aimer quoiqu’il arrive et c’est l’enlacer dans sa totalité. En agissant ainsi, le bonheur sera partout et tout le temps.
Frédéric Lenoir nous emmène dans sa pensée, entremêlée à celles d’autres philosophes, sur la joie. Emotion difficile à définir, la joie permanente (ou joie de vivre) est pourtant en chacun de nous. Il suffit simplement de trouver le chemin pour la faire renaitre.
Ce chemin, Lenoir nous le donne dans son ouvrage. Et pourquoi ai-je décidé de vous en parler aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’il y a dans ce livre, un message, ou devrai-je dire, une porte ouverte sur le bonheur. Quoi de mieux que de vivre pleinement et intensément tout au long de notre vie ? Cette vie que nous consacrons à découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures. Oui, trouvons notre joie de vivre afin de vivre joyeusement chacun de nos voyages, chaque instant de notre vie.
(Cliquez sur play ou cliquez ici pour l’écouter ou le télécharger gratuitement afin de l’écouter où et quand vous voulez )

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Transcription du podcast :
Bonjour et bienvenu pour ce nouveau podcast « des livres qui inspirent ». Et aujourd’hui, nous allons entrer dans le livre de Frédéric Lenoir, La puissance de la joie.
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Bonjour, je suis Léonore du blog VOYAGER-DECOUVRIR.COM. Aujourd’hui je vais donc vous parler d’un livre de type philosophique : La puissance de la joie de Frédéric Lenoir.
Frédéric Lenoir est un écrivain philosophe et sociologue. Il a écrit une cinquantaine de livres traduits dans une vingtaine de langues et vendus à 7 millions d’exemplaires dans le monde.
Le livre d’aujourd’hui est un essai philosophique écrit en 2015 qui ouvre un chemin vers la joie parfaite.
Et là, vous vous demandez pourquoi je vais consacrer un podcast entier à un livre philosophique alors que sur mon blog je parle de voyages et de vie sur la route…
C’est un peu comme le podcast précédent, sur l’ouvrage de Dominique Loreau, L’art de la simplicité :ces livres parlant de « vie », de « manière de vivre » peuvent, selon moi, être introduit dans une vie nomade, une vie sur la route. Ils peuvent en effet nous apporter quelque-chose pour que notre vie soit la meilleure possible.
Alors oui, ils peuvent s’appliquer à tout le monde et à toutes les vies – ou presque. Mais ces livres révèlent quelque chose qui s’accorde parfaitement bien avec la mentalité et l’esprit d’une vie nomade, une vie faite de voyage.
Alors que dans le dernier podcast je vous parlais justement de la simplicité de vie à tous les niveaux que Dominique Loreau recommande pour vivre une belle vie, aujourd’hui je vais aussi vous parler de simplicité mais sous une autre forme.
Une forme de simplicité moins « explicite », plus intérieure que le minimalisme de Loreau.
Et si on entrait plus profondément dans le livre ? C’est parti.
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Frédéric Lenoir va s’appuyer tout au long de son livre sur la philosophie de quelques philosophes qui ont osé aborder la question de la joie. Car contrairement au bonheur et aux plaisirs, les philosophes ont très peu parlé de cette émotion.
Il nous dit dès le début : « Une émotion plus profonde que le plaisir, plus concrète que le bonheur. La joie porte en elle une puissance qui nous bouscule, nous envahit, nous fait goûter à la plénitude. La joue est une affirmation de la vie ! ». Citation de la page 11.
Voyons donc comment il est possible de trouver le chemin d’accès vers une joie permanente et non de simples joies ponctuelles liées à des faits extérieurs !
A mon avis, pour vivre pleinement durant nos voyages, cette recherche de la joie est indispensable. Sinon comment profiter de ce que la vie a à nous offrir ? Comment parvenir à apprécier chaque instant, avec ses hauts et ses bas ?
La joie est donc une émotion. La vraie joie, ou la joie permanente, ne dépend pas de causes extérieures, à l’inverse des plaisirs. Et pour y parvenir il faut notamment être dans la modération vis-à-vis des plaisirs puisqu’ils sont éphémères. A trop vouloir rechercher des plaisirs, nous devenons dépendants des causes extérieures, des choses qui nous procurent du bonheur. Mais le bonheur et la joie n’est pas à chercher à ce niveau-là : car la joie permanente est en nous !
Frédéric Lenoir affirme justement que tout bonheur, toute joie est en chacun de nous.
Et je suis totalement d’accord avec lui. Apprendre à se connaître, à s’écouter, à vivre avec soi-même est notamment très important pour atteindre la joie permanente et à mon avis, partir en voyage ou vivre sur la route dans la simplicité est l’un des meilleurs moyens de se connaître ! Lorsque nous voyageons – enfin je ne sais pas pour vous mais pour moi – en voyage, je me sens à ma place, je me sens heureuse parce que je prends notamment du temps pour m’écouter, pour apprendre à me connaître. Être loin du quotidien, de la société dans laquelle nous avons toujours vécu est très bénéfique pour ouvrir les yeux sur certaines choses et pour se rendre compte que finalement ce qui compte vraiment ce n’est pas ces plaisirs éphémères et futiles.
Mais se rendre compte de ça, de prendre du temps pour se questionner/remettre en question/s’écouter/etc. nécessite un effort et SURTOUT de se mettre dans un bon état d’esprit. Car même si vous êtes à l’autre bout du monde, en train d’assister à un spectacle de la nature sublime et unique, si vous n’êtes pas dans le bon état d’esprit, il se peut que tout ceci ne vous affecte qu’en surface, c’est-à-dire que ces moments uniques vécus ne participent pas sur le long terme à votre joie et bonheur.
C’est donc dans une ouverture d’esprit qu’il faut se mettre : s’ouvrir pour pouvoir recevoir.
Aux pages 25-26, Frédéric Lenoir nous raconte une histoire qui illustre parfaitement bien ce que je veux vous transmettre : « Un vieil homme était assis à l’entrée d’une ville. Un étranger venu de loin s’approche et lui demande : ‘’je ne connais pas cette cité. Comment sont les gens qui vivent ici ?’’ Le vieil homme lui répond par une question : ‘’Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ?’’ ‘’Égoïstes et méchants, lui dit l’étranger. C’est pour cette raison que je suis parti.’’ ‘’Tu trouveras les mêmes ici’’, lui répond le vieillard. Un peu plus tard, un autre étranger s’approche du vieil homme. ‘’Je viens de loin, lui dit-il. Dis-moi, comment sont les gens qui vivent ici ?’’ Le vieil homme lui répond : ‘’Comment sont les habitants de la ville d’où tu viens ?’’ ‘’Bons et accueillants, lui dit l’étranger. J’avais de nombreux amis, j’ai eu de la peine à les quitter.’’ Le vieil homme lui sourit : ‘’Tu trouveras les mêmes ici.’’ Un vendeur de chameaux avait suivi les deux scènes de loin. Il s’approche du vieillard : ‘’Comment peut-tu dire à ces deux étrangers deux choses opposées ?’’ Et le vieillard lui répond : ‘’Parce que chacun porte son univers dans son cœur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde lui-même, mais le monde tel que nous le percevons. Un homme heureux quelque part sera heureux partout. Un homme malheureux quelque part sera malheureux partout.’’ »
Lenoir continue par dénoncer la société occidentale qui nous a éloigné de cette joie qui se trouve en nous. Elle nous crée des désirs, des plaisirs. Elle nous vend un bonheur se limitant en réalité à la satisfaction immédiate de nos besoins les plus égoïstes.Mais le bonheur et la joie permanente est un état durable, en nous. Mais pour y parvenir il faut faire un effort, un travail sur soi.
Et cet effort consiste notamment à accepter la vie telle qu’elle est, dans sa totalité, avec ses hauts et ses bas. Trouver sa joie en nous pour nous permettre d’affronter les aléas de la vie sans la détester.
Être dans le consentement total à la vie, nous dit Lenoir à la page 47.
Accepter donc la vie pour que la joie puisse être durable et permanente. Et pour pouvoir accepter la vie et tout ce qui va avec il est nécessaire de se mettre dans un certain nombre d’attitudes/de manières d’être. Frédéric Lenoir les cite : l’attention, la présence, la méditation, la confiance et l’ouverture du cœur, la bienveillance, la gratuité, la gratitude, la persévérance dans l’effort, le lâcher-prise, la jouissance du corps.
Nous allons ici en retenir que certaines, notamment : l’attention, la présence et le lâcher-prise.
L’attention :c’est se mettre dans un état où nous sommes attentifs au monde mais avant tout être attentifs à nos propres sens. Prendre conscience de nos sens pour être dans l’instant présent.
La présence :Frédéric Lenoir nous dit à la page 60 « Ce qui fait la valeur n’est pas la quantité de choses que nous y avons accomplies, mais la qualité de présence qu’on aura placée dans chacune de nos actions. Dans nos sociétés occidentales contemporaines, la quantité prime toujours, nous sommes tous avides de multiplier les expériences. Lorsqu’ils voyagent, certains recherchent les « circuits » les plus complets, ceux qui leur permettent de visiter, ou plutôt de survoler au pas de course le plus grand nombre de pays, de villes, de musées. Beaucoup ne prennent pas la peine de regarder, de savourer ce qu’ils découvrent : à peine arrivés dans un lieu, ils se jettent sur leur appareil photo pour prendre un selfie, lancent un coup d’œil aux monuments, aux paysages pour constater qu’ils ressemblent bien aux cartes postales et repartent aussitôt. Je fuis ce genre de voyages et, lorsque je visite un lieu, j’ai décidé depuis longtemps, de ne plus prendre de photos, ou bien alors seulement au moment de repartir d’un site que j’ai pu longuement apprécier, sentir, déguster, sans autre préoccupation. Et combien de belles joies j’ai pu ainsi goûter. »
Nous avons perdu la capacité à accorder du temps et notre attention à nos sens ainsi qu’à l’instant présent. Nous voulons accumuler mais l’idée est plutôt de « faire moins » pour une plus grande qualité de moment.
Le lâcher-prise : oser lâcher-prise vis-à-vis des événements dans la vie. Nous ne pouvons pas modifier le cours d’un événement. Alors plutôt que de s’efforcer à aller contre, à réagir avec colère ou à se laisser envahir par des émotions, il est nécessaire de prendre de la distance, de laisser couler.
Et ceci, en voyage plus qu’ailleurs, c’est nécessaire. Nous sommes dans l’inconnu, nous n’avons pas prise sur ce qui nous entoure alors plutôt que de tenter de manipuler, de modifier ce qui nous entoure, laissons couler. Prenons la vie comme elle vient.
En se mettant dans de tels états d’esprit, la joie aura plus de chance de pointer le bout de son nez, principalement parce que nous accorderons notre temps à se réaliser en fonction de notre nature propre. Lenoir reprend ici l’idée de Spinoza qui dit que pour être libre il faut agir en fonction de sa nature et non plus des causes extérieures. La liberté, c’est l’autonomie.
Il faut accomplir sa nature, être en accord avec elle.
Si c’est de partir découvrir le monde, d’apprendre auprès d’autres cultures, alors lancez-vous. Vivez ce que vous devez vivre !
En agissant en fonction de sa nature, nous nous connectons également au monde extérieur : à la nature en général, aux animaux. Et à mon avis, c’est très important en tant que voyageur de faire ce travail d’harmonisation avec la nature car nous voyageons pour la découvrir et non pour la détruire.
En se connectant au monde quel qu’il soit, nous ouvrons la porte à la joie permanente car nous vivons en harmonie autant avec nous-mêmes qu’avec ce qui nous entoure.
Et vous ne pourrez qu’aimer la vie dans sa totalité.
Ainsi vous vous rendrez compte qu’il n’est pas nécessaire d’être entouré de superflu, de biens matériels à n’en plus pouvoir. L’essentiel est dans la simplicité, car le bonheur et la joie est à l’intérieur de nous et non dépendants de biens extérieurs.
En voyageant, surtout dans des cultures très éloignées de la nôtre, nous ne pouvons qu’être frappé de la grande simplicité de vie dans laquelle certains peuples vivent.
Je terminerais ce podcast sur deux phrases de Frédéric Lenoir que j’aime beaucoup à la page 180 :
- « Apprendre à vivre mieux et à toucher à l’éternité dans chaque instant pleinement vécu. »
- « Nous cherchons en permanence le bonheur en nous projetant dans le monde extérieur alors qu’il se trouve en nous, dans la satisfaction profonde que nous pouvons tirer des plaisirs et des joies ordinaires de la vie, qui, pour la plupart, ne coûtent rien. »
Je pense que ces deux phrases résument bien ce que j’ai voulu ressortir de ce livre et vous le partager.

