
Minimalisme : comment commencer ?
Sommaire de l'article
Quoi de mieux que de voyager pour devenir minimaliste ?
Voyage et prise de conscience
Les voyageurs le savent bien : avoir un sac léger est plus qu’essentiel. Ça ne sert à rien de prendre sa maison entière dans un sac lorsque l’on part voyager aux quatre coins du monde (ou même près de chez soi). Tout d’abord parce que c’est encombrant. Un sac trop lourd pèse sur les épaules et un sac trop imposant est difficile à transporter.
Mais il y a une autre raison pour ne pas prendre un sac trop lourd en voyage.
Vous êtes peut-être déjà partis pour un voyage différent des simples vacances « au soleil », ou « à la montagne ». Un voyage qui vous remplit, qui vous change, qui vous façonne. Un voyage qui vous permet de réfléchir et aussi de vous découvrir.
En effet, voyager c’est aussi prendre le temps de questionner notre façon de vivre et, de manière générale, notre vie. En voyageant, on se frotte à de nouvelles cultures, à l’inconnu, qui nous font souvent prendre conscience de certaines choses.
Une prise de conscience, donc.
Une prise de conscience que, dans notre quotidien, nous nous encombrons de beaucoup trop de matériels, d’objets en tout genre, d’habits.
Quand voyager t’aide à entrer dans le minimalisme.
En voyage, nous vivons avec presque rien. Le nécessaire est suffisant puisque nous privilégions le moment présent et les expériences au lieu d’accumuler des biens matériaux.
Ainsi le voyage semble nous aider à ouvrir les bras au mode de vie alternatif du minimalisme. Comme si ça allait de soi. Et pourtant, ce n’est pas si simple.
Cependant il est clair que voyager te fait prendre conscience du superflu qui encombre notre quotidien à la maison.
L’étape de la préparation du sac à dos est également un moment crucial dans la prise de conscience. Souvent de manière inconsciente, on découvre le surplus d’affaires que l’on a chez soi. Que prendre ? Et si j’allais avoir besoin de ça ? Ah ne serait-ce pas l’occasion de mettre cette robe ? Tant de questions qui s’immiscent et qui font sonner la sonnette d’alarme.
Alors oui, la plupart partira en voyage sans même remettre en question leur façon de consommer et d’accumuler des biens matériaux. Mais il y aura une partie pour qui se sera le déclic. Surtout la partie qui partira pour un plus long voyage, sac à dos.
Et si ce n’est pas durant l’étape pré-voyage du sac à dos que cette prise de conscience se fait, il se peut que ce soit à la fin de ce voyage. Une fois de retour à la maison, entouré d’affaires intouchées pendant des mois et qui, on doit bien se l’avouer, ne nous ont pas manqué finalement. Ne pas les avoir avec soi n’a rien changé et surtout, ne nous a pas empêché de vivre des moments magiques, des expériences inoubliables. Parce que ce qui reste, en fin de compte, ce sont les moments vécus et remplit d’émotions, et non les moments où vous avez porté le dernier jeans à la mode. Ces moments « réels »,ces moments qui se vivent pour soi, qui nous remplissent de bonheur et de gratitude pour la vie. Bien loin de ces moments pour épater les autres ou ces petits moments de bonheur éphémère au moment de l’achat d’un objet.
En bref, que ce soit avant, pendant ou après le voyage, on prend souvent conscience que ce qui compte dans la vie c’est la liberté de l’instant présent. Et cette dernière n’a pas besoin d’avoir autour d’elle des tonnes d’objets.
Comment débuter dans le minimalisme ?
On prend conscience, ok. D’accord. Et puis après ? Que se passe-t-il ?
Devenir minimaliste ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un chemin long, parfois semé d’embûches. Mais c’est surtout un chemin intérieur qui s’extériorise peu à peu.
Pour commencer simplement, je vous propose 5 étapes suivi d’un petit défi.
Réfléchir, se questionner et questionner sa façon de vivre
Une fois avoir pris conscience et désiré tenter l’aventure du minimalisme, il est important de bien réfléchir, de se poser les bonnes questions afin d’établir ce mode de vie sur des bases solides et réfléchies. Ces bases s’ancreront sur des questions telles que : « ai-je vraiment besoin d’accumuler ? », « comment ma vie serait-elle si je possédais moins ? », « les biens matériaux me rendent-ils vraiment heureux ? », « qu’est-ce qui me rend véritablement heureux ? » et surtout : « qu’est-ce qui compte le plus ? »
Après avoir répondu à ces questions, vous pourrez passer à l’étape suivante.
Accumuler les choses détruit votre santé – puisqu’elles encombrent votre esprit et vous promettent le bonheur, mais n’offrent que de l’éphémère – et détruit également la santé de la planète. En consommant à outrance à la recherche de ce qui nous rend heureux, nous nous évertuons à tuer petit à petit la nature, la terre et la vie.
Aller étape par étape, petit à petit
Vous êtes sans doute plein d’enthousiasme à démarrer cette nouvelle vie, mais rien ne sert de se précipiter.
Allez-y étape par étape, petit à petit. Ne videz pas votre maison le premier jour. Vous risquerez, dans la précipitation, de vous débarrasser d’objets qui vous sont peut-être vraiment utiles.
Un jour après l’autre, triez, rangez, donnez. Vous n’êtes pas obligés non plus de tout jeter. Nous verrons à la fin de cet article, s’il faut véritablement jeter les choses « superflues » lorsqu’on passe au minimalisme.
A chaque étape du processus, restez conscients et questionner chaque objet, chaque bien matériel avant de prendre une quelconque décision.
Procéder par saison
Lorsque vous vous attaquerez à l’étape du tri de l’armoire, ayez en tête de procéder par saison. Certains vous diront de faire un tri tous les 6 mois, mais personnellement, j’ai réalisé mes grands tris d’habits à la sortie de chaque saison.
A la fin de l’hiver, regardez ce que vous avez porté ou non. Le verdict est sans appel : ce que vous n’avez pas porté cet hiver-là, vous n’allez pas le faire l’année suivante.
Faites de même avec les autres saisons.
Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la mode. J’entends par là qu’il ne faut pas jeter tous vos vêtements d’hiver à la fin de la saison sous prétexte que ce ne sera plus à la mode l’année d’après et que de toute façon il va falloir racheter le moment venu. En agissant ainsi vous contribuerez à la surconsommation qui profite uniquement au monde de la mode et du textile.
Bannir les « au cas où »
Les affaires « au cas où » sont pire que tout. Et ce sont généralement celles qui s’accumulent le plus et qui sont le moins utilisées (qui ne le sont pas du tout d’ailleurs… !).
Les « au cas où » ont peut-être servi une ou deux fois mais qui, depuis, prennent la poussière et encombrent notre esprit rien que par leur présence. Ce sont la plupart du temps des « assurances » inutiles.
Plus de pitié pour cette catégorie d’objets ! Soyez intransigeant avec.
Aimer ses biens et s’en contenter
Pour finir, l’une des étapes les plus importantes est de s’entourer et de garder des biens matériaux regroupant ces critères :
- Qui vous sont utiles au quotidien,
- Qui sont nécessaires,
- Que vous aimez,
- Qui ne vous donnent pas envie de les échanger et de les jeter deux mois plus tard pour avoir « mieux » ou « plus joli ».
Apprenez à aimer ce que vous avez, à les considérer comme utiles et indispensables (s’ils le sont vraiment). Vous ne devez avoir avec vous, et autour de vous, que des objets qui n’encombrent pas votre esprit et/ou votre maison.
Défi : ne pas remplir son armoire une fois de retour à la maison.
Très bien, vous avez sans doute fait le tri dans votre maison, ou du moins votre armoire (c’est souvent la plus grosse partie). Et désormais vous avez quasiment tout ce dont vous avez besoin, tout ce qui est nécessaire.
Et votre défi, dès à présent, sera de ne plus remplir votre armoire. Utilisez vos affaires jusqu’au bout, donnez-leur la vie qu’ils ont à vivre.
Travaillez votre force mentale face aux publicités qui vous incitent à acheter en vous créant des faux bonheurs/désirs.
De plus, après votre long voyage, généralement on pense qu’on doit impérativement changer de vêtements, racheter. Non. Vous avez vécu avec vos affaires pendant des mois, une fois de retour à la maison, c’est pareil. Pourquoi devoir jeter et racheter ?
Question : Jeter ou garder ?
Souvent quand on dit « minimalisme », on pense « se débarrasser ». Au moment de vouloir me lancer dans cette aventure, j’étais partie pour tout jeter pour racheter que des choses d’extrême qualité qui me dureront très longtemps.
Alors oui, je pense que c’est nécessaire d’avoir des choses de très bonne qualité pour éviter de devoir acheter, consommer et racheter tout le temps. Toutefois, après de grandes et longues réflexions, j’ai pris la décision de garder ce que j’avais, ce qui m’était très utile, jusqu’à ce que chaque chose ait fait sa petite vie.
Mais alors avec ce qu’on a trié, qu’est-ce que l’on fait ?
Je vous propose dans un premier temps, alors que vous n’êtes qu’au début de votre parcours vers un minimalisme qui vous correspond, de mettre de côté ces tris. Quelques temps seulement. Ainsi vous aurez toujours l’occasion de rapercher (repêcher en Suisse) quelque chose dont vous avez besoin.
Mais une fois passé 2-3 semaines, débarrassez-vous de ce tas d’affaires jugées inutiles et/ou encombrantes. Cependant, quand je dis « débarrasser », j’entends bien évidemment de DONNER, de DISTRIBUER, de VENDRE.
Oui, ne jetez rien de ce qui peut encore servir à quelqu’un.
Ce serait en un sens aller contre, ce que j’appelle, la « conscience écologique ». En jetant à la poubelle tout ce dont vous n’avez plus besoin, vous créez des déchets et de la pollution.
Et, selon moi, devenir minimaliste c’est aussi faire autant attention à notre bien-être personnel, notre recherche du bonheur, qu’à notre impact écologique.
Je ne sais pas si je peux le définir ainsi mais je comprends le minimalisme plus large que ce qui est communément compris. C’est pourquoi je souhaite introduire la notion de minimalisme écologique.
En définissant ainsi le minimalisme qui me correspond, j’espère vous avoir aider à y voir plus clair mais surtout de vous avoir aidé à démarrer dans cette nouvelle vie qui s’offre à vous.

Je vous conseille également de lire le livre de Dominique Loreau, l’art de la simplicité, pour solidifier vos bases sur lesquelles vous allez construire votre minimalisme.


Un commentaire
mauricio
Minimalisme écologique. Je ne connaissais pas la formule mais fait complètement sens.
Merci beaucoup Léonore